Champ de patates!

  • Champ de patates!

    Champ de patates!

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

«La Rolls-Royce des pelouses». «Le meilleur gazon du monde». «Genève va bénéficier de la meilleure surface de jeu du pays». C’est en ces termes, sans nuances, que la presse locale présentait, l’été dernier, la nouvelle pelouse du Stade de Genève. Hybride, dernier cri, drainée, chauffée, résistante à tout… Elle était en mesure de rivaliser avec celle du Santiago Bernabéu du Real Madrid… Si Señor. Résultat des courses, moins de huit mois après sa pose, la pelouse est dans un état calamiteux. Le cadeau somptueux estimé à près de 4,2 millions de francs, offert par une Fondation privée, n’est pas loin, par endroits, du bon vieux champ de patates. Cet état des lieux désastreux est pour le moins irrespectueux vis-à-vis du généreux mécène et indigne d’un club comme le Servette FC qui veut retrouver l’élite du football suisse.

Reste la question qui fâche: à qui la faute? Entre Fondation du Stade, responsable de l’entretien du gazon, et Canton, propriétaire des lieux, on se renvoie habilement la balle. Seules certitudes, une autorisation n’a pas été délivrée par le Service cantonal de l’énergie pour chauffer la pelouse cet hiver et le matériel de luminothérapie, indispensable à l’entretien du gazon, était insuffisant (lire en page 5). Oui, oui, vous avez bien lu. On a acheté à prix d’or une Rolls-Royce pour l’abandonner aussitôt à son triste sort sur un terrain vague, faute de permis valable et de chauffeur capable de la conduire. Du jamais-vu! Ou plutôt si. Encore une énorme «genevoiserie», c’est-à-dire un projet très mal ficelé qui se démonte par lui-même en coûtant très cher.

Une «Genferei» comme on les déteste. Il y a fort à parier que 2017, avec une telle perle, soit à nouveau un cru exceptionnel.