Classe politique déconnectée

  • Déposée en septembre 2016, la pétition "Stop aux contraventions scandaleuses" avait récolté 16'000 signatures. DR

    Déposée en septembre 2016, la pétition "Stop aux contraventions scandaleuses" avait récolté 16'000 signatures. DR

Nouvelle décevante. Le Grand Conseil a classé, le 22 mars, la pétition «Stop aux contraventions scandaleuses». Pour mémoire, GHI, soutenu par la section locale du TCS, avait déposé en septembre 2016 cette pétition dénonçant les hausses abusives de certaines contraventions liées au code de la route. La pétition avait déclenché un véritable raz-de-marée citoyen en récoltant près de 16’000 signatures en trois mois. C’est dire à quel point la contestation était forte. Et profond le sentiment de nombreux usagers de la route d’être criminalisés par des justiciers ayant perdu tout sens de la mesure, tout rapport entre la faute commise et la sanction infligée! Pour être tout à fait exact, le classement par le parlement n’est en réalité qu’un demi-désaveu puisque la police avait reconnu des abus tarifaires et baissé drastiquement, dès le 1er janvier 2017, les barèmes des frais administratifs. La mobilisation citoyenne n’aura donc pas été vaine. Loin s’en faut. Ironie de l’histoire, le bras de fer entre conducteurs et Etat se poursuit, s’intensifie même, puisque le Canton croule sous les oppositions aux contraventions. Preuve que dans ce dossier sensible et complexe, l’excès répressif et le passage en force n’étaient pas la panacée. Preuve aussi que le fossé continue de se creuser entre une classe travailleuse de plus en plus fragilisée et exsangue et des élus indifférents à son exaspération. Soyons clairs, le Grand Conseil avait parfaitement le droit de classer la pétition du GHI. Ce qui est irresponsable, c’est de l’enterrer comme si de rien n’était. Ce faisant, une partie de la classe politique (dé)montre une nouvelle fois, à quel point elle peut être déconnectée des réalités de citoyens qu’elle est pourtant censée servir.