Des chiffres et des hommes

  • FRANCIS HALLER

Chaque mois, le taux de chômage fait office de baromètre incontestable du marché de l’emploi local. Il baisse, ça va. Il remonte, c’est inquiétant. Mais ce petit jeu semble avoir atteint ses limites (lire ci-contre). Pourquoi? Car plus personne n’y croit vraiment. Pas étonnant quand on sait que le taux de chômage n’englobe pas forcément toutes les personnes qui recherchent un job. Que ce soit celles en réinsertion, celles à l’aide sociale ou les mères qui ont provisoirement quitté leur emploi, mais qui souhaitent désormais en retrouver un. Comme par magie, tous ces Genevois ne figurent pas clairement dans les statistiques officielles. Non pas qu’il y ait une volonté de les soustraire pour enjoliver le tableau, mais la méthode de calcul utilisée est ainsi faite. Cette manière de calculer a fait son temps et il est urgent de la changer. Pour cela, il faut se baser sur le taux de demandeurs d’emploi. Cela permettrait d’avoir une vue plus globale et plus juste de la réalité de l’emploi à Genève. Il y a cependant un obstacle majeur à son introduction: aucun canton ne veut être le premier ou le seul à opter pour ce nouveau taux qui serait évidemment plus élevé. Piste de solution? Organiser une concertation au niveau national afin d’imposer à tous les ministres de l’Emploi cette méthode de calcul plus tangible. Car la réalité des chiffres ne correspond plus à ce que vit la population. Et ce décalage se fait toujours plus insupportable…