Désastre annoncé

  • Un nouvel enfer pour les usagers de la route. (FRANCIS HALLER)

    Un nouvel enfer pour les usagers de la route. (FRANCIS HALLER)

Vous pensiez avoir tout vu en matière de bouchons à Genève. Détrompez-vous! Le pire est à venir. Et, comme souvent, le pire ne sera pas décevant. Axes routiers fermés, routes déviées ou bloquées… les emmerdes pour les usagers de la route vont voler en escadrille, dès le mois de mai.

Plus exactement, 50 chantiers «à forts impacts sur les déplacements», c’est la jolie formule choisie par le Département des infrastructures pour faire passer la pilule, vont pourrir la vie des conducteurs privés et professionnels sur tout le territoire (lire en page 6). Autrement dit, en attendant le salut du Léman Express, un simple accident à Plainpalais aux heures de pointe paralysera le trafic jusqu’aux entrées des autoroutes, qui seront, elles aussi, un entonnoir à bagnoles saturé. Rien de bien nouveau diront certains. En matière de circulation, Genève est depuis de nombreuses législatures un immense point noir à la mobilité vouée au chaos structurel et chronique quelle que soit l’action gouvernementale. Sauf que cette fois, la planification catastrophique est volontairement partagée en toute transparence par l’Etat. Une manière de laisser croire que tout est sous contrôle. Après tout, un désastre annoncé pour le bien commun, pour rattraper les retards et répondre enfin aux vrais besoins de la Genève d’aujourd’hui et de demain n’en est pas vraiment un. Et un conducteur averti saura ronger son frein et mieux adapter ses déplacements. Peut-être...

Reste qu’en attendant la fin promise du chaos, les usagers de la route devront vivre un nouvel enfer. Et qu’il soit pavé de bonnes intentions ne changera rien à leur exaspération et leur légitime ras-le-bol. C’est irresponsable de l’ignorer.