Effluves passéistes

Consommer du cannabis, en acheter et même en cultiver. Il y a peu, c’était totalement impensable. Sauf que les mentalités, comme la loi, ont évolué. De nombreux Etats, notamment américains, ont changé la donne: le Colorado, en 2012, qui a été le premier à voter en faveur de l’usage récréatif du cannabis, suivi par celui de Washington, puis de sept autres, l’Uruguay et le Canada leur emboîtant le pas.

En Europe, la légalisation totale n’existe pas, mais la tolérance est de mise. Elle est réservée à la consommation personnelle de drogue, en petites quantités, mais n’exonère pas les trafiquants. L’argument majeur d’une légalisation totale relève pourtant du bon sens: l’interdiction cause davantage de torts qu’elle n’en résout. Elle coûte cher et n’est pas efficace. Libéraliser sous contrôle étatique permet non seulement de casser les filières des trafiquants tout en rendant l’accès plus difficile aux mineurs. A Genève, on tergiverse. Même si une légalisation peut rapporter entre 6,5 et 13 millions de francs annuels à l’Etat et créer plus de 2000 emplois (lire ci-contre). Une vision passéiste du problème. Dommage! Car ici aussi le temps est venu d’explorer d’autres approches…