Ethylotest obligatoire, boire ou conduire...

  • Giancarlo Mariani - Rédacteur en chef

    Giancarlo Mariani - Rédacteur en chef

Genevois, si vous prenez la route des plages françaises ou si vous allez faire vos courses en France voisine, n'oubliez pas d'embarquer un éthylotest dûment homologué (sigle NF). Depuis le 1er juillet, ce gadget sécuritaire est en effet devenu obligatoire sur toutes les routes de l'Héxagone. Au même titre que le gilet fluo ou le triangle de panne, son usage vise, dit-on, à réduire le nombre encore trop élevé d'accidents liés à l'abus d'alcool au volant. Problème: cette nouvelle mesure suscite déjà un véritable tollé chez les automobilistes français et étrangers.Pas tellement à cause du prix de l'objet. La variante jetable coûte environ 1,80 fr. (1,50 euro). Notons qu'à l'échelle du pays, le gadget représente déjà une affaire très lucrative pour les fabricants. Si cette mesure suscite la controverse, c'est parce qu'aucune étude sérieuse ne permet d'affirmer qu'elle améliorera la sécurité. D'abord parce que les testeurs sont encore peu fiables. Difficile ensuite d'imaginer qu'un type bourré va s'en remettre à son éthylotest pour renoncer à prendre le volant. Si l'autocontrôle était la panacée, cela se saurait depuis longtemps.Si on peut raisonnablement douter des bienfaits préventifs et pédagogiques, il n'en va pas de même des aspects répressifs. Au fond, c'est peut-être là que se cache la véritable révolution de l'éthylotest obligatoire. A l'avenir, la justice ajoute en effet à son arsenal un argument de poids pour durcir les sanctions contre la conduite en état d'ébriété. Lequel? Plus aucun conducteur ne pourra se réfugier derrière le sempiternel: «je ne savais pas».