Faire barrage

  • GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

    GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

De nouvelles fissures apparaissent tous les jours dans les relations entre Genève et la France. Les exemples de cette «escalade» foisonnent. Ainsi, Paris tente de renflouer les caisses de la Sécu sur le dos des travailleurs Suisses domiciliés en France (lire en page 16). De son côté, Michel Charrat, président du Groupement Transfrontalier Européen, prépare un dossier à charge contre Genève et sa préférence cantonale (lire en page 17). Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que la Compagnie nationale du Rhône (CNR), réclame 8 millions d'euros (9,6 millions de francs) aux Services industriels genevois (lire en page 3) pour dommages collatéraux après la dernière vidange du barrage de Verbois. Une première grotesque.

Bref, tout se passe comme si la France aux abois et en mal de tout voulait ralentir sa débâcle aux frais de Genève. Et, au-delà, de la Suisse. Faut-il à ce point mal connaître les Suisses, pour croire qu'ils céderont un seul centimètre de terrain devant des pressions aussi méprisantes et injustifiées. Faut-il à ce point mal connaître l'histoire de ce pays pour oublier qu'il s'est construit en défiant les vents contraires. Depuis toujours, à chaque menace, il naît un citoyen pour faire barrage. C'est inscrit dans l'ADN helvétique. Ce qui y est inscrit aussi, c'est une grande fraternité avec le grand voisin hexagonal, longtemps le lumineux modèle à suivre. Au fond, les Suisses ne demandent qu'une seule chose, que la France redevienne exemplaire.