Faire le tri

Marcher sur la tête, c’est une spécialité de l’administration. Dernier exemple en date, les réservations des places de parc sur le domaine public lors d’un déménagement. Un dispositif hors sol qui suscite grogne et incompréhension… (lire en page 5). D’abord parce que louer des places de stationnement au pied des immeubles coûte, en théorie, une blinde à ceux qui veulent charger et décharger des meubles. Et cela, alors même que la loi n’assimile pas cette opération à un usage accru de l’espace public. Par conséquent, l’opération ne devrait pas donner lieu à des frais élevés. Passons sur ces interprétations juridiques que peu de citoyens connaissent et, au fond, appliquent lorsqu’ils déménagent. Non, ce qui hérisse le poil, c’est d’apprendre qu’un mandat aussi sensible que la gestion de certains espaces publics a été confié, par l’Etat, à une société privée vaudoise. Oui, oui, vous avez bien lu. C’est une société lausannoise qui se charge de réserver les places de parc, poser les panneaux et encaisser les factures. Déconcertant!

Soyons clairs, nous n’avons «presque» rien contre nos amis vaudois. Et il n’y a pas de scandale à user d’un droit que la loi autorise. Ce qui est scandaleux, c’est qu’une telle situation soit possible. Et que la plupart de nos élus et l’administration trouvent cette délocalisation et privatisation normales. Pour combien de temps? Le parlement le dira puisque la question vient d’être déposée au Grand Conseil avec la volonté claire de corriger le tir de toute urgence. En attendant, il reste à espérer que ce thème sensible du déménagement inspire nos élus. Au fond, c’est aussi une formidable occasion de se remettre en question. Garder, donner, jeter. Faire le tri... A l’évidence, y’a du boulot!