Grève indécente et irresponsable

  • Giancarlo Mariani - Rédacteur en chef

    Giancarlo Mariani - Rédacteur en chef

Les fonctionnaires doivent-ils continuer à débrayer pour s'opposer aux mesures d'austérité prônées par une partie du parlement? A cette question, une majorité de fonctionnaires a déjà répondu... non. La preuve? Le flop des premières revendications de la fonction publique. Ainsi, le 29 novembre, ils étaient à peine 200 à s'égosiller en vain devant le Grand Conseil. Les autres, silencieux et gênés, ont eu raison de ne pas les accompagner dans l'arène. Pourquoi? Parce que la grève, en ces heures graves pour une écrasante partie de la population, est simplement indécente, irresponsable et pour tout dire dénuée de légitimité. Les craintes brandies par l'assemblée du personnel et des syndicats n'incarnent certainement pas une cause juste qui aide à avancer. Pire, ce mouvement semble être le fait d'une minorité qui décide seule dans son coin. Dans tous les cas loin des préoccupations d'une base qui, contrairement à ce que l'on dit, est parfaitement consciente qu'il lui faudra renégocier une partie raisonnable de ses acquis pour surmonter la crise et éviter la faillite du système. Certains élus n'attendent d'ailleurs que celle-ci pour tailler à la hache dans ce qu'ils considèrent comme des privilèges d'un autre temps. Les exemples dans les pays voisins ne manquent pas. Personne n'a envie de voir une telle débâcle se réaliser chez nous. Syndicats, personnel et gouvernement ont donc tout intérêt à s'entendre rapidement. Et cela sans descendre dans la rue et prendre en otage des citoyens de plus en plus lassés par des revendications de nantis.