Honneur aux vaincus

  • GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

    GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

Honneur aux vaincus

Depuis dimanche 6 octobre, on ne tarit pas d'éloges pour les 100 députés élus au Grand Conseil. C'est largement mérité. De mon côté, j'ai aussi une pensée solidaire pour les candidats non élus. L'écrasante majorité. Au soir de l'élection, j'ai vu vos visages défaits, vos yeux hagards au sortir d'une campagne harassante finalement perdue. La plupart d'entre vous avez pourtant joué le jeu démocratique sans démériter. Souvent, il s'en est même fallu d'un rien pour que l'euphorie d'une élection consacre votre vie politique. Me revient alors à l'esprit cette phrase de Pierre Mendès France: «La politique, c'est (parfois) une vie de forçat pour remplacer une ampoule». J'imagine aisément la légitime déception et l'immense frustration si, en plus, celle-ci ne s'allume pas après tant d'efforts collectifs et individuels.A vous tous, qui pourriez vous sentir rejetés dans l'ombre, découragés et isolés, avec l'envie irrépressible de vous mettre en jachère, je me permets de rappeler la devise de Genève: «Post Tenebras Lux» (Après les ténèbres, la lumière). Même si c'est plus facile à dire qu'à faire, elle vous incite à ne surtout pas baisser les bras. Votre rôle, vos compétences et votre engagement sont en effet indispensables au bon fonctionnement de nos institutions. Et cela, bien au-delà de la sanction d'un vote que vous avez tous accepté avec dignité. Honneur à vous!