Il faut baisser les primes

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Indécente. Toute hausse, même légère, des primes de l’assurance maladie de base obligatoire pour 2021 est tout simplement choquante, incompréhensible et profondément injuste. Et cela pour de multiples raisons.

Dans l’ordre, la baisse d’activité des cabinets médicaux et des hôpitaux, liée au semi-confinement, et l’inquiétant renoncement d’une partie de la population à se faire soigner pour des raisons financières, ont sensiblement diminué les coûts de la santé en 2020.

Conséquence, les primes payées par les assurés cette année couvrent largement les coûts réels. Pour mémoire, c’était déjà le cas en 2019.

Ce qui est révoltant, c’est que les assureurs vont utiliser cet excédent de recettes pour gonfler des réserves accumulées qui atteignent déjà des sommets historiques. On parle tout de même de près de 11 milliards de francs. Largement au-dessus de ce que prévoit la loi (LAMal).

Pourquoi, alors que toutes les conditions sont remplies, une partie de ces réserves ne sert-elle pas, même à titre exceptionnel, à baisser les primes? Et soulager au passage de nombreux ménages étranglés financièrement par les hausses successives et chroniques. C’est à la Confédération qu’il revient de corriger le tir, d’exiger de toute urgence que le système actuel qui a largement dépassé les limites du tolérable soit réformé et mis prioritairement au service des assurés. Et pas des assureurs. Après tout, on parle bien d’une assurance sociale. Très concrètement, dans ce dossier sensible et polarisant, se mettre résolument au service de la population signifie qu’il n’y a qu’une seule décision acceptable pour 2021… la baisse des primes!