La fumée la met en pétard

Elle a 80 printemps et vit seule dans son trois pièces en ville. Depuis quelques mois, cette veuve a des inquiétants maux de tête. Elle en parle à son médecin, qui lui annonce de but en blanc: «mais ma petite dame, il serait bon d'arrêter de fumer des pétards!» Médusée, la vieille dame découvrira avec effarement qu'elle subissait malgré elle les émanations de fumée de son voisin du dessous! La faute à qui? A la plantation de cannabis un étage plus bas! Elle apprendra dans la foulée - mais surtout par méconnaissance - que le voisin en question est cultivateur de chanvre… Un voisin qui, comme vous pouvez vous en douter, faisait pousser bien plus de quatre plantes de cannabis.C'est en effet là où le bât blesse. La loi a changé l'an dernier en faveur de ces jardiniers en herbe. Du moins, un Concordat romand a été ratifié pour permettre la culture de quatre plantes à domicile (lire en page 3). Le règlement a été réfléchi pour éviter l'anarchie et le tourisme entre les cantons. Seul le Valais a refusé de le ratifier, l'estimant antinomique. Comment peut-on accepter ces cultures maison et en même temps refuser de légaliser le cannabis?A Genève, cette relative clémence a permis le développement d'une industrie du chanvre suisse. Une situation qui, rappelons-le, agace plusieurs pays voisins découvrant du cannabis suisse dans les saisies. Il est vrai, l'herbe helvétique jouit d'une réputation flatteuse auprès du fumeur européen! Sans compter que depuis la modification de la loi, l'odeur du chanvre se répand comme une traînée de poudre dans les locatifs. Et parfois met en pétard les voisins!