A la recherche du goût perdu

Les paysans sont à l’agonie. C’est le cas à Genève et plus largement en Europe. Si les causes sont connues (voir ci-contre), la dernière étude de l’Office fédéral de la statistique illustre un inquiétant changement sociétal. Durant la Seconde Guerre mondiale, les ménages suisses consacraient 35% de leur budget à l’alimentation. Aujourd’hui, cette part a fondu et ne s’élève qu’à 7,2%. Si on ajoute les achats de boissons et la restauration hors du domicile, ce nombre s’élève à 13%. Ces chiffres démontrent que le bien manger ne fait plus vraiment partie des priorités. Le prix est souvent devenu le seul critère quand on va faire ses courses. Dès lors, le tourisme d’achat se développe et les grandes surfaces font pression sur les marges des agriculteurs helvétiques. Ces derniers se retrouvent littéralement asphyxiés et n’ont souvent comme autre recours que de mettre la fourche sous le paillasson. Il est donc temps de revenir aux fondamentaux. Une bonne alimentation, c’est évidemment une santé solide, mais aussi un secteur agricole qui peut dignement vivre de son travail. Les jeunes sont porteurs de cet espoir, ils sont nés avec la conscience d’un modèle durable.