Le courage, c'est choisir

  • GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

    GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

Il se passe des choses étranges dans la course au Conseil d'Etat. Réunis le 9 mars en conclave aux Asters (étoiles), les socialistes n'ont pas osé redescendre sur terre et choisir deux candidats. Conséquence: ils partent à quatre dans la bataille à l'Exécutif (lire en page 17). Autrement dit, à leurs yeux, aucune personnalité ne s'impose réellement. Voilà le premier message désastreux envoyé à des électeurs déjà rendus furieux ou désespérés par les couacs du passé.

Pire. Avec la logique du «on y va en force et on tirera le bilan à la fin du premier tour», les socialistes font la démonstration, encore une fois, que chez eux la crise est avant tout politique. Pourquoi? Parce que le système majoritaire absolu, voulu par la nouvelle Constitution, favorise les alliances et la coordination entre blocs en amont des élections. Sans cela, pas d'union au niveau des programmes. Sans programme commun, bonjour les divisions. D'abord à l'extérieur avec les alliés Verts. Ensuite à l'interne du parti où les militants seront tentés de biffer leurs propres candidats pour favoriser leur protégé. La droite, beaucoup plus unie dans cette élection, n'avait vraiment pas besoin d'un tel cadeau. La gauche de la gauche et la droite de la droite non plus. Toutes deux placées en embuscade, elles n'auront qu'à se baisser pour ramasser les voix perdues en route. Et, qui sait, remporter ce septième siège constamment en ballotage lors des dernières législatures. Merci qui?