Le débat qui fâche

  • STÉPHANE CHOLLET

Depuis la pandémie de coronavirus, le décompte des contaminations et des décès est quotidien. Chaque matin, les chiffres montent, baissent, remontent, rebaissent. L’angoisse remplace l’inquiétude, parfois l’espoir revient, puis disparaît. Difficile d’échapper à la peur. Même nos gouvernants y ont cédé. Très vite, sans vraiment aller au bout de la question, ils ont emboîté le pas à l’Italie. Matraquant leur seule solution: le confinement! (lire page 7). Les restaurants ont rangé leurs tables, les théâtres baissé le rideau et la population accepté de vivre sous cloche. La vague s’apprêtait à déferler sous nos latitudes. On l’a vraiment redoutée. Jour après jour, guettant la surcharge des services hospitaliers. Et puis, petit à petit, la courbe s’est aplatie, le pire n’est jamais arrivé. Grâce au confinement de la population? Absolument pas, selon une étude menée par l’Université de Bâle et l’EPFZ, cette stratégie n’évite que 5% des contaminations. Alors pourquoi avoir fait comme partout ailleurs... Absence de courage, de statistiques claires, de vision? Peur d’être taxé d’inconscients. Ou pire, de meurtriers... Ce qui est certain, c’est que seule une minorité de pays a osé aller à contre-courant en optant notamment pour la mise en quarantaine stricte des nouveaux arrivants et le port systématique du masque. Tout en laissant la vie se poursuivre. Parmi ceux-ci, la Corée du Sud et Taïwan. Avec quels résultats? Un taux de mortalité s’élevant à 4,8 et 0,25 par million d’habitants. La Suisse, elle, dépasse les 200. Les chiffres sont têtus. Tôt ou tard, ils diront qui avait raison. En attendant, le débat fait déjà rage.