Le printemps genevois...

Contrairement à ce qu'ont prétendu la plupart des experts économiques et des politiciens, il y a des points communs entre l'affaire Novartis à Prangins et celle du siège genevois de Merck Serono à Sécheron. Dans les deux cas, la décision de fermer a été brutale et présentée par les dirigeants des multinationales comme «irrévocable».Autre similitude, le traumatisme est exactement le même qu'il frappe le personnel en bleu de travail ou en col blanc (lire en page 17). Pour s'en convaincre, il suffit d'assister au défilé du 1er Mai. Dans le cortège, la contestation appartient désormais à tout le monde. Pour une fois, la lutte des classes s'est métamorphosée en bagarre générale contre les multinationales qui licencient malgré les profits. Dans cette nouvelle guerre hautement symbolique, où il faut surtout ne pas savoir raison garder, certains n'hésitent pas à invoquer un printemps genevois. Plus étonnant encore, tous les candidats à l'élection partielle au Conseil d'Etat du 17 juin sont sur la même longueur d'onde pour exiger que Merck Serono passe à la caisse ou renonce à son sinistre projet. Là aussi, il s'agit d'une première.Au fond, que l'affaire Merck Serono soit un épiphénomène ou le début d'une longue série, Genève s'est mobilisée pour lancer un avertissement clair à tous ceux qui seraient tentés de suivre le mauvais exemple. Nous ne vous laisserons pas faire! Là aussi, il y a une grande similitude entre les affaires Serono et Novartis. De là à imaginer une sortie de crise identique...