Le siège de l’ONU en danger

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Grave crise de trésorerie, déficit qui se creuse, Etats qui ne payent pas leur cotisation annuelle. La situation budgétaire de l’ONU est dramatique (lire en page 5). Même si c’est tout le système onusien qui est secoué, l’instabilité frappe de plein fouet le siège européen. Et, par conséquent, menace la stabilité de la Genève internationale. Autrement dit, le plus grand espace de coopération internationale au monde.

A l’échelle locale et planétaire, personne ne peut se permettre une telle instabilité. Raison de plus pour que les responsables de l’institution onusienne tirent la sonnette d’alarme et tentent de mettre sous pression les leaders des grandes puissances mondiales. Ça tombe bien, le cri d’alarme onusien est lancé au moment même où certains d’entre eux font le déplacement de Davos. Une occasion en or pour les confronter directement à ces questions budgétaires qui fâchent. Bien entendu, cela ne peut se faire qu’avec le soutien de la Suisse, pays hôte. C’est en effet à son ministre des Affaires étrangères d’exhorter – inviter serait plus approprié au climat du Forum économique mondial – les Etats membres à assumer leurs responsabilités. La Berne fédérale montrerait ainsi à quel point elle entend défendre, renforcer et pérenniser le rôle de la Genève internationale. Et assurer du même coup ses arrières, elle qui s’est engagée financièrement dans la rénovation du Palais des Nations à Genève, estimée à plus de 800 millions de francs. Une manière forte aussi de rappeler que, faute de mieux, un monde globalisé plus sûr, plus prospère et plus juste passe par l’ONU. Une institution qui, par ailleurs, s’est engagée à mener des réformes en profondeur et à mieux faire connaître son indispensable travail.