L’élastique social se tend

Qui sont les 20’214 personnes qui bénéficient de l’aide sociale à Genève? Force est de constater que la réponse est complexe.

Le dernier rapport de l’Hospice général, qui dessine le contour des profils sociologiques des bénéficiaires, fait voler en éclats certaines idées reçues. On y apprend notamment que les femmes (47%) sont autant touchées que les hommes (53%).

Plus prévisible, les personnes seules (68%) sont majoritaires. Viennent ensuite les familles monoparentales (18%), les couples avec enfants (10%) et ceux sans enfant (4%). Autre enseignement, les demandeurs les plus nombreux ne sont pas les jeunes de 18 à 24 ans (11%), mais le groupe compris entre 25 et 39 ans (34%). Les plus de 60 ans représentent, quant à eux, 7% des personnes aidées. En conclusion, il est difficile de dresser le portrait robot du bénéficiaire de l’aide sociale. Cette réalité nous rappelle ce que nous refusons de regarder en face: l’élastique entre les plus démunis et les autres se tend dangereusement. A Genève, cette tension a atteint ses limites. Plus inquiétant, la précarité peut frapper chacun d’entre nous. A tout moment de la vie…