Machine à claques

Les Fêtes de Genève nouveau format, celui sur onze jours voté par les citoyens en mars 2018, auront-elles lieu cette année? A quelques mois du grand raout estival, rien n’est moins sûr.

Pour le moment, tout le monde se renvoie la patate chaude. Aucune décision claire ne filtre sur qui va reprendre le mandat laissé par Genève Tourisme. Et cela alors que les délais se rétrécissent comme peau de chagrin. Surtout d’un point de vue logistique. Autant dire, qu’après les éditions chaotiques et lourdement déficitaires de ces dernières années, voire l’annulation de 2018, le scénario d’une version minimaliste tient largement la corde. Entendons-nous, cela ne signifie pas une condamnation à mort des Fêtes mais démontre que les divisions sur ce dossier machine-à-claques sont encore très profondes. Un malheur ne venant jamais seul, la concurrence vaudoise peut aujourd’hui se frotter les mains… Montreux, Vevey, Lausanne et Nyon vont faire le plein de Genevois déçus. Pas facile dans ces conditions de réparer les dégâts, de renouer le fil rompu entre autorités, hôteliers, forains, habitants, touristes et partenaires. Bref, de redonner vie à une manifestation qui fait partie du patrimoine mais ne cesse de diviser au lieu de rassembler.

Seule consolation, le grand feu d’artifice est maintenu (lire en p. 7). Mais attention, sa pérennisation dépend aussi de l’avenir des Fêtes. Et donc des investissements que la Ville de Genève consentira pour animer l’été sur les quais. Pas certain du tout qu’en l’état, secouée par les crises successives, la Municipalité soit en mesure de proposer une porte de sortie rapide. C’est d’autant plus triste que la nouvelle plage s’apprête à ouvrir ses portes. Comme nouvel écrin éclatant à la fête, on pouvait difficilement rêver mieux.