Mission impossible…

  • FRANCIS HALLER

Il faut sortir de la crise. C’est le leitmotiv en vogue. Après plus de huit semaines d’un confinement qui a plongé le pays et son économie dans un marasme jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale, tout le monde trépigne à l’idée de pouvoir repartir «comme avant». Ceci d’autant plus que depuis une dizaine de jours, les mesures d’assouplissement progressif mises en place par les autorités semblent porter leurs fruits. Pour l’heure, elles se sont faites sans trop de dommages collatéraux: la décrue médico-sanitaire se poursuit. C’est bien! Mais qu’en sera-t-il à partir du lundi 11 mai? Ce premier retour à la normale va coïncider avec un accroissement des déplacements, avec, en corollaire, une réelle inquiétude des usagers de se faire infecter dans les transports publics. D’autant que les autorités n’ont pas cru bon de les obliger à porter un masque, comme la plupart des pays voisins l’ont fait. Ou comme les compagnies d’aviation sont en train de le faire! Pour protéger la population, les autorités comptent sur le sens civique et le respect des distances sociales. Dans des trains, bus, trams, rames ou cars à moitié vides, passe encore. Dans des véhicules bondés, aux heures de pointe, c’est mission impossible. Dans un récent sondage, une majorité de Suisses souhaitaient que le port du masque soit obligatoire dans les transports publics alors que de nombreux experts affirment que cette obligation est efficace pour éviter la transmission du virus par des personnes qui, parfois, ne savent même pas qu’elles sont malades. La décision prise par les autorités est donc une ineptie. Espérons qu’elle n’engendrera pas un regain de contaminations. Ce dont elles auraient à répondre!