Parler de salaire reste tabou

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

Transparence. Tout le monde en réclame. Surtout sur les questions liées aux revenus et à la fortune des politiciens. Les onze candidats au Conseil d’Etat n’ont pas échappé à la règle. Pour savoir ce qu’ils gagnent, lisez notre dossier en page 3. Vous y apprendrez que certains n’ont pas hésité à ouvrir leurs comptes. D’autres en revanche, dans un pays où les salariés rechignent à «avouer» leur salaire, résistent et dénoncent même un «voyeurisme» malsain. En résumé, parler d’argent en Suisse reste tabou. D’autant que dans cet exercice d’exemplarité, tous les candidats ne sont pas égaux. Il est en effet plus facile de rompre le silence pour un employé de l’Etat puisque son salaire est public. Contrainte plus délicate lorsqu’on a bâti sa bonne ou mauvaise fortune dans le secteur privé. Reste que tous les comptes ont été contrôlés par la Chancellerie. Au fond, si l’on admet que ce n’est pas la déclaration fiscale d’un élu qui fait sa probité, à quoi bon lui demander de se mettre ainsi à nu... Au moins pour une bonne raison. En période de crise aiguë, jouer la transparence est un bon point de départ pour regagner la confiance de la population et lui rappeler, chiffres à l’appui, que la grande majorité des élus sont là pour servir l’Etat et pas pour s’enrichir.