Sans toit ni loi

  • GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

    GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

Même si aucune donnée officielle n'est encore disponible, la plupart des professionnels de l'immobilier le reconnaissent: les sous-locations de chambres dans des appartements ont explosé ces derniers mois à Genève (lire notre dossier en page 3). A priori, le phénomène a toujours existé. Ce qui inquiète, c'est qu'il se développe de manière spectaculaire, souvent illégale et sans réel contrôle.

Revers économiques, incertitude sociale et crise du logement qui se prolonge depuis des années (taux de vacance de 0,3% à Genève) expliquent en grande partie le développement de ce marché noir qui ne s'adresse plus seulement aux marginaux ou sans-papiers mais aussi, et c'est nouveau, aux catégories de citoyens parfaitement en règle avec la société. Ainsi, retraités, ouvriers, mères célibataires ou familles n'hésitent plus à s'entasser dans une chambre à n'importe quel prix et dans n'importe quelles conditions en attendant des jours meilleurs. Le problème, c'est que ces «sous-locataires» vulnérables deviennent souvent la proie de personnes malfaisantes, prêtes à tout pour exploiter, sans la moindre compassion, la misère humaine.Pourtant, les lois existent. Il faut que les autorités et les régies immobilières se donnent les moyens de les appliquer. Qu'elles sanctionnent les abus de toute urgence. Pourquoi? Parce que dans le cas contraire, vols, plaintes et autres dégradations risquent bien de prendre également l'ascenseur. Mais surtout, parce que, à en croire les mêmes professionnels de l'immobilier, la situation du logement va encore se dégrader dans un avenir proche.