Stick’Air, ça chauffe!

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Ça chauffe à Genève! En cause? Non pas le réchauffement climatique mais la mise en vigueur de la circulation différenciée, activée pour la première fois du 22 au 27 janvier pour lutter contre les pics de pollution. Quatre jours de gabegie qui ont surtout servi à démontrer à quel point l’application de ce dispositif d’urgence, passé en force et sans véritable concertation, soulève pour l’heure plus d’interrogations qu’il n’apporte de réponses efficaces. Et cela même chez les «propres» partisans de cette mesure dans l’air du temps. La preuve en questions: le dispositif est-il contraire au droit fédéral? Sur quelles valeurs de pollution doit-il être activé? Qui définit ces valeurs et les contrôle? A quoi va servir l’argent de cet impôt qui ne dit pas son nom? Et qui, ironie détestable, est aussi une taxe payée par les conducteurs qui peut interdire à leur véhicule de circuler... Encore une première genevoise. Et ce n’est pas tout! Comment expliquer le choix du périmètre de circulation différenciée, la conformité des macarons valables uniquement à Genève alors que des vignettes étrangères sont tolérées? Quelle administration va se charger d’avertir les conducteurs d’ici et d’ailleurs? Convaincre la population? Avec quels effectifs et moyens? Bref, vouloir s’occuper de la santé des habitants en luttant contre la pollution du trafic n’autorise pas à transformer les routes en parcours du combattant. Ni à se donner bonne conscience avec des gesticulations coûteuses, inefficaces et inapplicables.

Au parlement de revoir de toute urgence la copie. En attendant, lors des pics de pollution avérés, les autorités pourraient revenir à la circulation alternée, bien plus efficace et moins bureaucratique.