Tournus annuel

Sauf coup de théâtre, le 23 janvier nous connaîtrons «les mesures organisationnelles pérennes» prises par le Conseil d’Etat (CE) pour garantir le bon fonctionnement du gouvernement sur l’ensemble de la législature. Sous réserve, bien entendu, d’un départ prématuré de Pierre Maudet.

Promis juré, le redécoupage des départements – ou plutôt le dépeçage de ceux de Maudet – devrait se faire rapidement. De quoi apaiser population et fonctionnaires. Et, à défaut de rétablir la confiance, redonner un peu de crédibilité à l’action gouvernementale.

Cette dernière repose en partie sur les épaules du président. Sans surprise, c’est Antonio Hodgers qui devrait en assurer la charge définitive. Avec sa sensibilité politique différente de ses prédécesseurs, le Vert pourrait apporter à la fonction un souffle nouveau bienvenu. Et cela d’autant plus que ceux qui l’ont précédé à ce poste important n’ont pas franchement brillé ou convaincu. La preuve? Peu de citoyens sont en mesure de comprendre les responsabilités et les missions de la fonction.

Pour toutes ces raisons, l’Exécutif devrait profiter du grand remaniement ministériel pour relancer le débat sur une présidence basée sur le principe du tournus annuel. Pour ou contre, à chacun de se prononcer fort des bonnes ou mauvaises expériences accumulées. L’avantage serait qu’en passant au crible le cahier des charges présidentiel, c’est tout le fonctionnement du CE qu’il faudrait repenser sous la houlette du peuple et du parlement. Ne modifie pas la Constitution qui veut.

Changement constitutionnel ou non, l’idée phare d’une présidence tournante serait avant tout de contraindre l’Exécutif – inviter serait plus politiquement correct – à privilégier le consensus là où certains seraient, allez au hasard, tentés de se servir du poste pour favoriser une carrière fédérale ou des ambitions plus personnelles.