Travailleurs oui, travail illégal non!

  • Manifestation en faveur des sans-papiers aux Vernets. MP

Lundi 13 juillet, le MCG et l’UDC ont lancé un référendum. Leur but: lutter contre une loi votée fin juin par le Grand Conseil sur proposition du Conseil d’Etat, visant à indemniser les travailleurs précaires ayant perdu leurs revenus pendant la crise du Covid-19. «C’est une question de principe, a indiqué à l’ATS le député UDC, André Pfeffer. On ne peut pas donner des indemnités pour perte de revenus pour du travail non déclaré.» D’où la création du comité référendaire «Contre le travail illégal».

L’intitulé est tentant. Qui peut décemment être «pour» le travail illégal? Mais, le comité se garde bien de rappeler que les travailleurs au noir ne représentent que 30% des quelque 3000 potentiels bénéficiaires de la loi.

De plus, les distributions alimentaires aux Vernets ont eu le mérite de mettre en lumière tous ces travailleurs, ces working poor qui font Genève. Sur place, on a croisé des ouvriers de chantier, des étudiants vivant de petits boulots, des employés de maison, des intermittents du spectacle ou encore des travailleurs du sexe.

Leur tendre la main, c’est reconnaître leur existence, c’est admettre leur place dans la société. Renoncer, c’est les renvoyer dans l’ombre. A la merci, pour certains, d’employeurs indélicats voire irresponsables. Ces derniers doivent rendre des comptes, c’est certain. Mais, la lutte contre le travail illégal ne doit pas se faire au détriment des travailleurs.