Un cri d’alarme

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«Je ne veux pas mourir dans mon commerce.» Le slogan de la manifestation de jeudi 19 novembre fait froid dans le dos. Certains le jugeront outrancier. Ils ont tort. Cette phrase résume à elle seule le désarroi de ces indépendants, ces cafetiers, ces restaurateurs, ces hôteliers mais aussi ces agents de voyages, ces barbiers ainsi que tous leurs employés. Ces femmes et ces hommes qui ont donné leur vie pour leur commerce et risquent fort de tout perdre en cette année 2020.

C’est l’histoire de Pascal, patron de bar, qui, après avoir passé des nuits à concocter des cocktails plutôt qu’à biberonner son petit dernier, voit tout son investissement partir en fumée. C’est l’histoire d’Olivier qui a vu le chiffre d’affaires de son agence de voyages s’écrouler. C’est l’histoire de Pascale qui erre dans son salon désespérément vide en pleurant ses clients partis se faire coiffer dans le canton de Vaud. C’est l’histoire de Marion, employée dans le prêt-à-porter, qui se demande si elle aura encore un travail à son retour de congé maternité.

Pour eux et beaucoup d’autres, cette deuxième période de fermeture en moins d’un an, de surcroît à l’approche de Noël et sans perspective claire de réouverture, est ni plus ni moins qu’un couteau planté en plein cœur. Ne croyez pas qu’ils s’apprêtent à descendre dans la rue jeudi pour s’indigner d’une baisse de revenus ou encore pour contester l’obligation de porter le masque, s’ils battent le pavé, c’est pour pousser un cri: «Je ne veux pas mourir dans mon commerce!»