Un tissu local à préserver

Quand on évoque l’évolution du commerce, il y a d’abord la douloureuse réalité des chiffres. En seulement sept ans, plus de 6000 points de ventes physiques ont disparu en Suisse. Genève ne fait pas exception à la règle. Pour s’en convaincre, il suffit de se balader au centre-ville: les arcades ferment les unes après les autres. Derrière cette triste réalité, il y a une foule de facteurs (e-commerce, accès au centre, sens de l’accueil, hausse des loyers, coût du personnel…). Mais les patrons de ces PME en danger pointent également le manque de soutien des pouvoirs publics dans l’attribution des marchés publics (lire ci-contre). Trop souvent, le prix est le seul critère déterminant. Et, forcément, les entreprises genevoises sont bien incapables de s’aligner sur les tarifs pratiqués de l’autre côté de la frontière. Il est donc urgent d’inclure dans le processus de décision, le critère du coût social local afin de favoriser le commerce de proximité. Si une telle démarche ne sauvera pas tous les commerces menacés, elle devrait leur permettre de souffler un peu. Au lieu de matraquer que le tourisme d’achat nuit à l’économie genevoise, l’Etat serait donc bien avisé de commencer par montrer le bon exemple avec les deniers publics.