Quand des particuliers se font pirater, les dégâts sont souvent assez limités. Au pire, quelques milliers de francs s’envolent dans la nature. Mais quand on parle de deux conseillers administratifs d’une ville comme Genève (lire ci-contre), les conséquences peuvent être dramatiques. Outre leurs dernières photos de vacances, Sandrine Salerno et Rémy Pagani voient forcément passer des documents confidentiels dans leur messagerie. Des documents qui se sont peut-être retrouvés en libre accès sur Internet.
Si notre enquête confirme que la Ville est touchée, elle démontre aussi que deux élues siégeant à Berne ont été visées par les pirates: Céline Amaudruz et Liliane Maury Pasquier. Deux échelons politiques sur trois sont donc concernés par ce piratage. C’est beaucoup. Beaucoup trop. Il est temps que nos élus se rendent compte que gérer leurs identifiants sur Internet n’est pas une tâche secondaire. On ne peut y prêter une attention distraite car les risques sont trop importants. Ils sont surtout croissants. Avec la digitalisation galopante de nos sociétés, les appétits des pirates vont inévitablement s’aiguiser. Dès lors, la naïveté doit cesser d’être la norme.