«VentreVid-20»

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Les ravages de la crise du coronavirus sont désastreux et lourds de conséquences pour une grande partie de la population. Et en particulier les plus précaires d’entre nous, ceux qui n’ont pas de sécurité ou dont le statut passe au travers des mailles du filet social.

Pour bien prendre conscience de la gravité de la situation à Genève, il suffit de remonter les interminables files d’attente qui se forment dans les rues à l’heure de la distribution de l’aide d’urgence. Ces colonnes de démunis, longues comme un jour sans pain, font froid dans le dos.

Même l’association d’aide les Colis du Cœur tire la sonnette d’alarme. Selon ses chiffres, les bénéficiaires de bons alimentaires ont triplé en quelques semaines. D’ici à mai, ils seront près de 9000 à s’en sortir grâce à son dispositif. Du jamais vu.

Ce qui choque aussi dans cette véritable explosion sociale, c’est que beaucoup de ces laissés-pour-compte n’étaient pas jusqu’à présent dans les radars. Pour faire court, beaucoup de ces travailleurs de l’ombre se débrouillaient seuls pour survivre grâce notamment à l’accumulation de petits boulots souvent mal payés. Pour eux, tout s’est arrêté subitement avec l’entrée en vigueur du semi-confinement. Alléger leur fardeau, celui de ces familles pour qui la menace du «VentreVid-20» est bien pire que celle du Covid-19, est crucial. Vital même.

Bonne nouvelle, l’élan de solidarité local semble pour le moment à la hauteur du défi. Grâce notamment aux dons de plusieurs fondations, d’entreprises privées et à la générosité de nombreux particuliers. Reste à tout mettre en œuvre pour que cette solidarité et cette générosité s’inscrivent dans la durée. Coûte que coûte.