Vitalité et emploi

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Grand Genève, dès qu’on prononce ce mot, voire ce gros mot pour certains, les sourcils se froncent, les craintes se cristallisent. Emploi, transports, identité, souveraineté, qualité de vie, tout y passe. Ce «machin» à très forte croissance démographique et économique est tellement complexe et évolutif que peu de personnes sont en mesure, ou ont envie, d’en définir les frontières et les enjeux. C’est dire. Pourtant ce bassin de vie franco-valdo-genevois, qui compte déjà plus d’un million d’habitants et près de 500’000 emplois, ne cesse de se construire, de s’urbaniser, de se densifier sous nos yeux. D’influencer, voire de dicter, nos comportements de manière totalement interdépendante. Autant donc s’y intéresser de plus près. D’en comprendre les mécanismes pour pouvoir continuer à œuvrer à sa prospérité et en corriger les travers. C’est en partie l’enjeu de la grande enquête de consommation dans le Grand Genève publiée par le Canton, le lundi 15 avril (lire en page 7). Celle-ci s’est intéressée aux comportements d’achat des ménages. Qui consomme quoi, où, comment et combien? A en croire les chiffres, ce Grand Genève, qui surperforme dans presque tous les secteurs d’activité, est un bonnet d’âne en matière de commerce de détail. Là, le fossé entre Genève et ses voisins est non seulement abyssal mais il est appelé à se creuser si rien n’est entrepris.

En gros, les habitudes de consommation actuelles transforment la France voisine et les villages vaudois en cités-dortoirs et les innombrables centres commerciaux français en gros frigo pour tous. Tout le monde en conviendra, de chaque côté des frontières, ce n’est pas franchement ce qu’on appelle une consommation équilibrée, tournée vers l’avenir, l’innovation, le mieux vivre ensemble et l’emploi.