Le fossé se creuse entre riches et pauvres

  •  Fabio Bonavita

    Fabio Bonavita

TENDANCE • A Genève, il suffit de changer de quartier pour constater l’évidence. Les inégalités s’accroissent à vue d’œil. D’un côté, toujours plus d’ultrariches et de l’autre, une pauvreté extrême qui s’installe durablement. En dix ans, Genève est le seul canton à avoir enregistré une baisse de son revenu médian, il est passé de 51’000 à 50’700 francs. Plus inquiétant encore, notre pays est l’un des champions de l’inégalité. Durant ce dernier siècle, il est l’un des seuls à ne pas être parvenu à réduire cet écart entre ceux qui ont tout et ceux qui triment chaque jour.

Le phénomène s’explique d’une part par le patrimoine moyen élevé des Helvètes. D’autre part, la Suisse abrite 1,7% du 1% des plus riches de la planète alors que sa population ne représente que 0,1% de celle de l’ensemble du globe. Et la situation risque d’empirer ces prochaines années avec le développement rapide de la digitalisation qui menace de laisser une partie de la population sur le bord de la route.

Alors que certaines fortunes éclairs font les gros titres de la presse, on pense à Jeff Bezos ou Mark Zuckerberg, les écarts de fortune s’accroissent aux quatre coins de la planète. Si les riches sont toujours plus riches, c’est principalement grâce aux hausses constatées des prix de l’immobilier dans les capitales du globe et à l’envolée des principaux indices boursiers. Les revenus du capital sont en augmentation un peu partout et ce sont surtout les plus de 40 ans qui en profitent. Selon un récent rapport du Credit Suisse, c’est la première fois que les jeunes s’en tirent moins bien que leurs parents. Pour l’avenir, il conviendra de se souvenir qu’une hausse du PIB n’a de valeur que si elle est inclusive. C’est valable à Genève, comme ailleurs.