Seniors: l’oasis de la retraite

  •  Fabio Bonavita

    Fabio Bonavita

MENACE • C’est l’un des plus grands paradoxes du marché du travail. Un paradoxe symbolisé par deux courbes: l’âge de départ à la retraite et le taux de chômage des seniors. Problème, les deux augmentent. En gros, on demande de travailler davantage à des personnes qui ne trouvent plus leur place dans un contexte professionnel toujours plus concurrentiel. Une réalité violemment contradictoire. Surtout si l’on y ajoute, la baisse prévue du taux de conversion du capital de la prévoyance professionnelle (LPP), de 6,8 à 6% à l’horizon 2020. En mélangeant le tout, on obtient un cocktail explosif. Pour saisir l’ampleur de la menace, il suffit de se rappeler de quelques réalités.

En Suisse, les travailleurs de plus de 50 ans représentent la tranche d’âge la plus nombreuse dans les statistiques du chômage. A la fin de l’année dernière, ils étaient 37’892 sans emploi. Une hausse de 30% par rapport à 2012. Quelles solutions pour enrayer ce drame social qui se joue en coulisses? Travail.Suisse, l’organisation faîtière des travailleurs, a bien tenté d’alerter l’opinion publique en incitant les employeurs à ne plus exclure de manière plus ou moins explicite les seniors. Elle souhaite également que ces derniers soient mieux protégés par la loi contre le licenciement. Un vœu pieu, assurément.

Au niveau des bonnes idées, on retiendra celle de proposer des offres de coaching aux chômeurs de plus de 50 ans et l’encouragement d’un bilan de compétences. Car un senior en poste est un senior qui est parvenu à s’adapter à l’évolution du marché du travail. Cela passe par des formations continues, et donc la prise de consciences de ses qualités, mais aussi de ses lacunes à combler. Pas évident, juste essentiel.