400 élèves «rencontrent» l’ex-rider Marc Ristori

A l’occasion du festival Mars contre-attaque organisé par le Département de l'instruction publique, plusieurs classes ont pu discuter virtuellement avec le champion de motocross devenu paraplégique. Reportage.

  • Dans une classe du Cycle des Grandes-Communes, des élèves captivés par le récit du champion.

    Dans une classe du Cycle des Grandes-Communes, des élèves captivés par le récit du champion.

Ce n’est pas tous les jours qu’on fait la connaissance d’un grand champion. Simon, Dayana ou encore Lilou ont plein de questions à poser à Marc Ristori, l’ex-pilote de moto-cross devenu paraplégique suite à un accident lors du Supercross de Genève en 2007. En ce lundi après-midi, dans la classe de 10e année du Cycle d’orientation des Grandes-Communes, au Petit-Lancy, une légère agitation règne. La trentaine d’élèves est impatiente de participer à cette rencontre virtuelle, l’une des activités du festival Mars contre-attaque (lire l’encadré).

Interviewé par les élèves

A 13h55, tous les yeux sont rivés sur le mur qui sert d’écran de projection. «Vous êtes sûrs que ça va marcher Madame?» interroge inquiet l’un des élèves. Quand, tout à coup, le studio de Léman Bleu apparaît. A la table, assis dans son fauteuil, Marc Ristori et sa barbe aux reflets roux.

Face à lui, deux journalistes chargés d’animer la discussion et de transmettre les questions des élèves. Dans la classe, le silence se fait, tout comme l’obscurité grâce aux stores baissés. A l’écran, les images de compétition mais aussi de l’accident et de la rééducation défilent. Le champion revient sur ses heures de gloire et sur le drame du 30 novembre 2007. «C’est encore dur pour mes parents, treize ans après l’accident. J’avais déjà fait plusieurs chutes et eu de nombreuses fractures. Mais, c’était mon choix de continuer ma carrière de rider. A l’époque, c’était ma passion, c’était mon truc, c’était ma vie.»

«Toujours le même gars»

Les questions fusent: comment vous vous en sortez financièrement? «Je travaille.» Et pour conduire? «J’ai repassé le permis et je conduis uniquement avec les mains», explique le champion tout en mimant l’action. «C’est stylé», réagit un jeune. Des amis l’ont-ils laissé tomber? «Non. Je leur ai expliqué que ma hauteur avait changé. Je suis plus petit mais je suis toujours le même gars.» Vient une question d’un élève des Voirets et voilà le Genevois Marc Ristori qui se remémore ses années dans ce cycle de Plan-les-Ouates et sa passion pour le football. De quoi faire dire à l’un des élèves: «Il a un côté jeune. Il aime les mêmes choses que nous.»

Le temps défile et les collégiens ne perdent pas une miette de cet échange nourri avec l’ex rider. Au fait, combien de coupes et de trophées a-t-il gagnés? «Plus de 100, j’ai arrêté de compter.» Un «ouah» admiratif retentit. «Est-ce que vous ressentez encore des douleurs?» demande Dayana. Un rire parcourt l’assistance en entendant le nom de leur camarade. «Je ressens ce qu’on appelle des douleurs fantômes», indique Marc Ristori, confirmant l’intuition de la voisine de Dayana. Quant à savoir s’il a un regret, le champion répond: «Le seul, c’est de ne pas avoir gagné le supercross de Palexpo, ici, à la maison.»

«Plein de courage et d’énergie»

Après quarante-cinq minutes, la rencontre touche à sa fin. Affirmant que les questions des ados sont plus spontanées et plus inattendues que celles des journalistes, Marc Ristori conclut en leur adressant un message: «Je vous souhaite plein de courage, plein d’énergie. Etudiez, donnez-vous la possibilité de réussir!»

L’écran s’éteint. Dans la classe retentissent quelques applaudissements. «Madame c’était trop bien», clame l’un des élèves. «Ce serait mieux de le voir en vrai, mais c’était déjà pas mal!» Leur enseignante, Stéphanie Gurtler, partage leur enthousiasme: «Je ne suis pas fan des écrans, mais là j’ai trouvé qu’on avait l’impression d’être à table avec un ami.»

Plus de 58’000 inscriptions

A l’heure du bilan, le Département de l’instruction publique (DIP) n’hésite pas à qualifier le festival Mars contre-attaque de «succès». Entre le 15 et le 31 mars, sur la soixantaine d’activités virtuelles proposées, 2900 classes s’étaient inscrites le lundi 29 à midi. «Soit plus de 58’000 inscriptions», détaille le porte-parole du DIP, Pierre-Antoine Preti. La musique, où l’offre était la plus importante, et le cinéma ont cartonné. Quid du reproche fait par certains au DIP d’avoir mis les enfants devant des écrans? «Bien sûr, rien ne remplace le présentiel! Mais, on a pu proposer une offre compatible avec la situation de pandémie et les plans de protection. Cela reste une opération expérimentale, montée en cinq semaines, que l’on peut toujours améliorer.»