Aéroport de Genève: promesses non tenues

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La campagne sur le futur de l’Aéroport international de Genève (AIG) bat son plein et la décision qui sortira des urnes le 24 novembre est plus qu’incertaine! Bien malin celui qui pronostiquerait aujourd’hui le résultat de cette votation. Il est vrai que Genève a un réel besoin d’un aéroport performant, ne serait-ce que pour conserver ses institutions internationales qui font en partie la richesse de notre canton. Mais il n’est pas moins vrai qu’habiter sous les avions est très pénalisant. On ne peut pas laisser les nuisances se développer sans réagir. Il faut donc prendre de réelles mesures de protection pour la population concernée et surtout tenir les promesses coûte que coûte! Seulement, à Genève on nous fait souvent de belles promesses qui ne sont pas toujours tenues. Il y a quelques années, j’ai assisté à une conférence de presse donnée par le patron de la compagnie nationale qui s’appelait encore Swissair. Sans détour ni fioritures, Philippe Brügisser nous avait carrément dit que si les Genevois ne votaient pas pour l’agrandissement de l’aéroport (eh oui, nous votions déjà pour cela dans les années 1990) Swissair quitterait Genève pour Zurich, qui rêvait de devenir le hub du centre de l’Europe.

Je me souviens que l’arrogance de ce petit monsieur avait été telle qu’elle ne laissait pas de place au moindre doute. L’aéroport de Genève allait perdre sa raison d’être si Swissair le quittait. Il fallait donc absolument que les Genevois mettent un «OUI» dans les urnes. Les journalistes présents ont joué le jeu et se sont fait un devoir, par l’intermédiaire de leur média, de convaincre les gens de voter pour l’agrandissement et le nouvel aménagement de l’AIG.

Moins de deux ans plus tard, Swissair quittait quand même Genève pour Zurich, en laissant quelques miettes peu intéressantes à Cointrin dans le but de faire passer la pilule et limiter les réactions politiques. Baisés les Genevois!

Malgré cette tromperie, prenons quand même le risque de refuser l’initiative populaire 163 «Pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève» et acceptons le contreprojet, voté par la majorité du Grand Conseil. Osons espérer que cette fois les belles promesses seront tenues. Dans le cas contraire, on exigera des comptes!