Alerte aux vendeurs d'alarme!

PORTE-À-PORTE • La vente d'abonnements pour des alarmes anti-cambrioleurs piège de nombreux locataires.

  • Habillés en costard-cravate, les vendeurs d'alarme se présentent spontanément aux domiciles.

    Habillés en costard-cravate, les vendeurs d'alarme se présentent spontanément aux domiciles.

Un système d'alarme gratuit: voilà ce que proposent de plus en plus de vendeurs porte-à-porte pendant les pics de cambriolages. Un phénomène en plein boum avec l'arrivée des beaux jours. La méthode? Un charmant jeune homme en costard-cravate se présente spontanément à votre domicile, puis propose un deal imbattable: un système anti-cambriolage gratuit en échange de la pose d'un petit autocollant publicitaire sur la porte d'entrée.

Piégé par le contrat

Or, si l'offre paraît alléchante, il s'avère qu'elle vise surtout à empocher le prix d'un abonnement en espèces sonnantes et trébuchantes. Au Petit-Saconnex, début mai, de nombreux riverains en ont fait les frais: «Les vendeurs ont omis de mentionner qu'une fois l'installation faite, nous nous engagions à payer un abonnement mensuel d'une centaine de francs sur cinq ans, raconte une victime. J'ai donc signé le contrat les yeux fermés. Aujourd'hui, je suis censé payer. Mais je n'ai pas le budget pour ça!»

«Procédés malhonnêtes»

En dépit du mécontentement des consommateurs piégés, aucun remboursement n'est possible une fois l'accord signé... sauf exception. «Ce sont des contrats qui sont très difficiles à casser, regrette Valérie Muster, juriste à la Fédération romande des consommateurs (FRC). Cela fait deux ans que la FRC dénonce haut et fort ces procédés malhonnêtes. Mais le phénomène ne diminue pas.» Et de préciser: «Ces contrats peuvent être annulés dans les 7 jours de résiliation légale, s'il y a eu tromperie de la part du démarcheur ou si l'acheteur n'a pas la capacité de discernement au moment de conclure le contrat. Une concurrence déloyale de la part du vendeur peut aussi faire l'objet d'une plainte pénale.»

Branche non réglementée

Si ces vendeurs continuent à pulluler malgré les dénonciations, c'est parce qu'ils ne font rien d'interdit: «La vente porte-à-porte n'est pas illégale, pour autant que la société soit au bénéfice d'une autorisation, souligne Silvain Guillaume-Gentil, porte-parole de la police. En règle générale, nous conseillons aux personnes de ne rien signer dans ce cadre sans avoir demandé plusieurs devis au préalable.»

Soirées d'informations mensuelles de prévention des cambriolages à l'hôtel de police au 5 chemin de la Gravière – 1227, les AcaciasCalendrier des séances sur www.ge.ch/police/prevention/cambriolages/welcome.asp?rubrique=soirees-d-...