«Il est temps de dépoussiérer le fonctionnement de l’administration cantonale», lance Alexandre de Senarclens, député PLR et candidat au Conseil d’Etat. Joignant l’action à la parole, il a déposé, fin janvier, une motion intitulée: «Rénovons l’administration». Dans son viseur, la mobilité interne du personnel et le rôle des ressources humaines dont le modèle actuel s’essouffle. «L’Etat n’exploite de loin pas son potentiel en matière de mobilité interne. Le système est trop verrouillé, obsolète. L’absence de flexibilité et de réelles perspectives d’évolution au sein de l’administration démotive et inquiète le personnel soumis, comme d’autres métiers, à de véritables bouleversements techniques et technologiques. Il faut introduire une plus grande souplesse dans la gestion des carrières, faciliter les passages entre départements», plaide-t-il. Avant de poursuivre: «Pour une administration qui emploie près de 16’000 collaborateurs pour le petit Etat et environ 27’000 pour le grand Etat, la flexibilité est un enjeu crucial.»
Gagnant, gagnant
Une ligne que résume son collègue Cyril Aellen, co-signataire de la motion. «Il s’agit de placer les bonnes personnes aux bons endroits», appuie-t-il. Même soutien de la part de Jacques Folly, président des cadres de l’administration. «Je souscris parfaitement à l’idée d’aider la fonction publique à ouvrir l’horizon professionnel de ses employés. Nous avons toujours défendu une gestion des ressources humaines plus flexible, transversale et complémentaire», explique le haut fonctionnaire. Qui poursuit: «Tout cela est positif. Mais il y a encore du travail à faire. Au-delà des déclarations, j’aimerais que les projets se concrétisent de manière pragmatique.»
Concrètement justement, la motion qui se veut davantage un texte de principe propose de commencer les réformes par le petit Etat. «Le recrutement interne permettra de mieux planifier les ressources et de travailler sur la durée», souligne Alexandre de Senarclens. Pour le député, tout mettre à plat présente un autre grand avantage. «En donnant l’opportunité à l’employé d’évoluer tout en répondant à ses aspirations personnelles, on favorise sa motivation et son implication, reprend-il. Valoriser les talents permet par ailleurs d’améliorer la santé et le bien-être au travail et de rendre le fonctionnement de l’Etat plus efficient. Tout le monde en sort gagnant.»
Prioritaire?
Reste encore à capter l’attention de la classe politique, du ministre des Finances, Serge dal Busco, et des syndicats (lire encadré) en pleine période électorale. Pas franchement prioritaire. Premiers éléments de réponse attendus dans les prochaines semaines.