Il nous a été ici dernièrement reproché d’être «étrangement silencieux» face à l’épidémie de coronavirus. La remarque étonne par son absence de bien-fondé, tout comme – venant d’un conseiller d’Etat – par son ton complotiste. Mais concentrons-nous plutôt sur l’essentiel.
Tout d’abord, la prise en charge des prestations liées au coronavirus est garantie. Et elle le restera même en cas de deuxième vague. Mais au-delà du remboursement des traitements, des consultations et du dépistage, il faut aussi un effort de solidarité pour soulager les assurés, surtout face à la période d’incertitude financière qui s’annonce.
C’est pourquoi nous demandons à pouvoir utiliser les réserves de l’assurance maladie pour stabiliser les primes 2021. C’est la manière la plus directe de faire profiter les assurés de cet argent qui, rappelons-le, leur appartient.
Or, cet argent, les cantons cherchent précisément à le détourner pour renflouer leurs caisses. Ils ont d’abord voulu piocher dans les primes pour compenser la baisse d’activité de leurs hôpitaux, avant de se raviser. Ils ont ensuite cherché à se défausser de leur responsabilité en matière de dépistage.
Dans toutes ces péripéties, ce qu’ils oublient volontiers de dire, c’est que – les primes étant payées par tête et l’impôt progressif – tout report de charges des cantons vers l’assurance maladie toucherait plus fortement les bas et moyens revenus.
Soyons sérieux!
Mauro Poggia, conseiller d’Etat chargé du Département de la sécurité, de l’emploi et de la santé (DSES)