Balade virtuelle dans la Genève de 1850

PREMIèRE MONDIALE • Un site internet permet de se mouvoir dans la cité à la manière d’un Google Street View. Une belle prouesse technique et un beau projet pédagogique à venir.

  • La place Longemalle comme si vous y étiez en 1850. On peut aussi se promener dans les airs, pour faire une balade à 30 mètres du sol. GE-STORY/VILLE DE GENèVE

    La place Longemalle comme si vous y étiez en 1850. On peut aussi se promener dans les airs, pour faire une balade à 30 mètres du sol. GE-STORY/VILLE DE GENèVE

  • La place Longemalle comme si vous y étiez en 1850. On peut aussi se promener dans les airs, pour faire une balade à 30 mètres du sol. GE-STORY/VILLE DE GENèVE

    La place Longemalle comme si vous y étiez en 1850. On peut aussi se promener dans les airs, pour faire une balade à 30 mètres du sol. GE-STORY/VILLE DE GENèVE

Qui n’a pas rêvé de remonter dans le temps? Se balader dans les rues de Genève en 1850, admirer les façades des bâtiments et la végétation alentour, tout cela en 3D, devant un ordinateur, c’est maintenant possible. Depuis mardi 3 octobre, le site www.geneve1850.ch permet de découvrir, à fleur de pavés, la Cité de Calvin au milieu du XIXe siècle, avant la destruction des fortifications.

Chef-d’œuvre de Magnin

Cette numérisation s’est basée sur une œuvre majeure: le Relief de Genève en 1850, maquette réalisée par Auguste Magnin entre 1878 et 1896 et exposée au musée de la Maison Tavel. En 2010, le canton et la Ville de Genève ainsi que le Service de la protection des biens culturels de la Confédération ont décidé de lancer une sauvegarde numérique du chef-d’œuvre inestimable dans le but de pouvoir le reconstruire en cas de destruction accidentelle. Genève 1850 est une «première mondiale», n’hésite pas à souligner Thierry Sangouard, pilote technique du projet et directeur de Spatial SA et du bureau de géomètre Christian Haller SA. Un scanner mobile, suspendu au-dessus de la maquette Magnin, a d’abord recensé 120 millions de points pour réaliser une sorte de moulage numérique avec une précision au dixième de millimètre. Le projet d’origine était déjà d’une incroyable richesse avec notamment 2000 bâtiments et 40’000 fenêtres, sans oublier les cheminées, les escaliers, les fontaines et les arbres. La deuxième étape a consisté à habiller ce nuage de points pour donner à cette maquette 3D l’aspect conforme de l’époque (matériaux, rues, végétation) en s’aidant des images du Centre d’iconographie et des archives des Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville. Une cinquantaine de spécialistes issus de neuf métiers (géomètres, géomaticiens, historiens, designers, botanistes, etc.) a œuvré à cette prouesse technique.

Wikipédia en 3D

La maquette numérique est maintenant visible sur le web. Mais c’est une «coquille vide», reconnaît Thierry Sangouard. La prochaine étape consistera à l’enrichir au fil du temps d’informations pour qu’elle puisse devenir un outil pédagogique, une sorte de Wikipédia en 3D, dans laquelle, avec un simple clic, on pourrait connaître les données sur l’architecture d’un bâtiment, son histoire, les diverses transformations et les matériaux utilisés.

Reste à trouver de nouveaux financements pour rendre ce projet vivant et «faire basculer Genève au cœur des humanités digitales», comme l’a souligné mardi Sami Kanaan, le conseiller administratif en charge du Département de la culture et du sport.

www.geneve1850.ch