GHI: Sophie Dubuis, vous le savez, votre mandat est éminemment politique. Quelle est votre stratégie pour fédérer tous les acteurs du tourisme à Genève?
Sophie Dubuis: Je tiens à favoriser les échanges et les bonnes pratiques. Il est crucial d’expliquer le plus largement possible notre métier et que chaque acteur (hôtels, restaurants, commerces…) trouve sa place. Nous devons être cohérents dans tous les domaines pour favoriser la promotion de Genève. Genève Tourisme affirmera encore son développement en restant une institution professionnelle et dynamique.
Un exemple?
L’événement Journée Geneva Pass notamment. Organisé l’année dernière, elle a permis aux Genevois de découvrir leur propre ville grâce à la collaboration de nombreux partenaires et de certains médias. Ceci est un exemple d’initiative à reproduire pour fédérer les acteurs locaux.
– Comment faire oublier le marasme financier des Fêtes de Genève?
– Les actions entreprises ces derniers mois vont déjà dans ce sens. De plus, il faut que Genève Tourisme puisse travailler à sa véritable mission: la promotion de Genève en mettant en avant sur les marchés la destination et les produits qui la composent.
– Quelles sont vos idées pour améliorer l’attractivité de la destination Genève?
– Genève est un produit de grande qualité. Notre rôle pour renforcer son attractivité est double. D’une part, nous devons être un fédérateur afin de créer une cohésion locale et permettre aux partenaires d’aligner leurs actions et leurs messages. Si tous les prestataires tendent vers le même objectif, la qualité des services proposés aux visiteurs sera encore meilleure. D’autre part, notre devoir est de promouvoir la destination auprès de potentiels visiteurs et de mettre ses différents acteurs en lumière. Dans ce cadre, le marketing digital sera une grande force, car il sert de bouche-à-oreille moderne, avec un impact très large. Noël aux Bastions est un très bon exemple: né sous l’impulsion de la Ville de Genève, il s’agit d’une initiative privée que nous avons promue avec succès.
– En 2018, les nuitées étaient en hausse de 5,1% dans le canton, cela signifie-t-il que les tarifs des hôteliers genevois ne sont pas si élevés qu’on le prétend?
– On ne peut pas faire le lien entre l’évolution des nuitées et les tarifs hôteliers. Les tarifs hôteliers sont à l’image des prix pratiqués en Suisse et dans certaines villes européennes. Si la qualité des hébergements, de l’accueil et de la destination est à la hauteur des attentes de la clientèle, les nuitées peuvent continuer à augmenter. D’ailleurs, le tourisme de loisirs présente également un fort potentiel de croissance.
–En matière de tourisme, quelles sont les villes concurrentes de Genève sur la scène internationale?
– Genève est une ville particulière; c’est une marque reconnue très largement malgré une taille modeste. De nombreuses villes européennes sont des concurrentes pour Genève, on peut citer Bruxelles, Copenhague, Vienne, entre autres, et Zürich l’est aussi.