«Carouge créera des parcs à chiens seulement d’ici 15 ans!»

GROGNE • Obligés de faire des kilomètres pour promener leur animal, des aînés réclament des parcs à chiens. Impossible avant 2030, répondent les autorités. Explications.

  • La promenade des Orpailleurs est partagée entre les deux-roues et les chiens sans laisse. DR

    La promenade des Orpailleurs est partagée entre les deux-roues et les chiens sans laisse. DR

«Carouge est la seconde Ville du canton à détenir le plus de chiens au kilomètre carré (lire encadré ci-dessous) et elle n’a même pas de parcs fermés permettant de faire courir librement les chiens sans mettre en danger les gens et particulièrement les enfants!» Manuel Alonso Unica, président du Mouvement de défense des propriétaires de chiens de Genève (MDPCG), sort les crocs. «C’est un scandale et principalement pour la population à mobilité réduite, dont la majorité vit dans les Tours de Carouge. Ces aînés, mais aussi des invalides, ont de la peine à se mouvoir et sans l’existence de parcs à chiens à proximité de leur domicile, on les oblige à faire des kilomètres pour se rendre jusqu’au Bout-de-Monde sur des sites non clôturés!»

Inquiet pour la population des Tours de Carouge, le MDPCG a ainsi déposé, le printemps dernier, une pétition munie de 1547 signatures réclamant la création d’au moins quatre parcs ailleurs que sur le pourtour de la commune. «La prescription fédérale sur les chiens domestiques est pourtant claire, tonne Manuel Alonso Unica. Elle impose aux communes de mettre à disposition des propriétaires de chiens des espaces de liberté fermés afin de ne mettre personne en danger. Mais à Carouge, on ne l’entend pas de cette oreille, les autorités préfèrent reporter aux calendes grecques ces indispensables parcs.»

Casse-tête carougeois

Le Conseil municipal de Carouge a en effet refusé cette pétition en septembre dernier. Non pas par manque de volonté, mais principalement parce que les chiens peuvent déjà se promener en liberté sur la promenade des Orpailleurs (sur un espace de liberté en zone non fermée) et par manque d’autres terrains adéquats. En effet, les diverses parcelles de Carouge, allant du pont de la Fontenette jusqu’à Vessy et le long de l’Arve en bas des Morraines, ont tous posé des problèmes. Soit elles étaient contaminées (Tir au Canon), soit trop près des lieux où jouent les enfants (Promenade), soit en conflit avec les pistes cyclables (Orpailleurs), soit dans une zone en voie de développement, sur des terrains privés ou agricoles (Pinchat).

«Il est vrai que nous n’avons pas d’enclos fermés, admet le maire Nicolas Walder. Cependant pour répondre aux besoins, un tel espace pour chiens sera réalisé d’ici 2030 dans le quartier de la Praille-Acacias-Vernets (PAV). Plus précisément, sur les quelque 8 hectares de l’actuel site de la Migros, qui sera transformé en grand parc public.»

Une solution qui fait toutefois rager Manuel Alonso Unica: «Cette future construction sera toujours éloignée des Tours de Carouge, s’étrangle-t-il. Et elle sera réalisée tardivement, lorsque les aînés ne seront plus de ce monde!»

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Carouge: près de 500 chiens au km2

Carouge est la commune suburbaine du canton qui a le plus de chiens par km2 avec 1344 animaux domestiques pour 2,697 km2 (densité de 498 chiens par km2). Pour comparaison, les chiffres établis à fin juin 2018 par le Mouvement de défense des propriétaires de chiens de Genève (MDPCG), démontrent qu’en Ville de Genève, on compte 8603 chiens pour 15,82 km2 (densité de 544 chiens/km2), dans les communes suburbaines* 8528 chiens pour 40,252 km2 (densité de 212 chiens/km2) et dans le canton 29658 chiens pour 245,658 km2 (densité de 121 chiens/km2).

*Carouge, Meyrin, Vernier, Onex, Lancy, Grand-Saconnex, Chêne-Bougeries, Thônex, Chêne-Bourg.