«C'est le hold-up de trop!»

BRAQUAGE À THÔNEX • La station d'essence près de la douane de Pierre-à-Bochet détient le record d'attaques. Lasse, la gérante ferme boutique à la fin de l'année.

  • La station a été victime de deux hold-up et sept cambriolages cette année!

    La station a été victime de deux hold-up et sept cambriolages cette année!

«Cette fois, c'est trop! Je ne sais plus que faire pour me protéger et voilà que j'ai encore été victime d'un hold-up!» Gisèle, gérante de la station d'essence Tamoil à une encablure de la douane de Pierre-à-Bochet à Thônex est à bout. Le 22 octobre vers 7h45, trois hommes portant des capuches et des foulards ont fait irruption dans la boutique de la station. Sous la menace de couteaux, ils ont exigé la caisse. A l'intérieur se trouvaient les deux filles de Gisèle de 23 et 26 ans, dont une est enceinte.

Rebelote

«Mes filles sont sous le choc. Les malfrats ont emporté près d'un millier de francs et ont pris la fuite par le Foron, la rivière qui enjambe la frontière», poursuit Gisèle. Cette sexagénaire gère la station depuis 25 ans. En août dernier, après avoir subi un hold-up et sept cambriolages, elle a installé un système de sécurité révolutionnaire permettant de piéger les voleurs dans un épais brouillard. Lorsque l'alarme se déclenche, un canon produit un puissant jet de fumée dense et opaque qui remplit la pièce en quelques secondes (GHI 23.8.12). Gisèle avait aussi engagé un agent de sécurité.

C'est fini!

Mais voilà. Aujourd'hui, lassée, et surtout dépouillée parce que les assurances ne la remboursent plus, Gisèle abandonne son entreprise: «Ma vie part en éclats! En une année j'ai eu un préjudice de 100'000 francs. Les assurances m'ont avisée qu'elles ne me rembourseraient plus. Je ne peux plus vivre dans ces conditions. Je quitte la station à la fin de l'année, je vends mon commerce…»Par ailleurs, Gisèle constate que, dans les deux hold-up de juillet et d'octobre, le mode opératoire était le même: «Ce sont toujours des jeunes habillés la même chose qui, à mon avis, connaissent les lieux, détaille-t-elle. Et à chaque fois, ils s'enfuient côté français par la rivière parce qu'il n'y a jamais de douaniers…»Cette station d'essence, qui détient le record de braquages et de cambriolages, fait partie des neuf qui ont été attaquées dans le canton cette année. A noter qu'il y a eu également une vingtaine de cambriolages. La police relève qu'il s'agit principalement de criminalité en provenance de France. De son côté, le Département de la sécurité attend de pied ferme la création de douze nouveaux postes de gardes-frontière prévue l'an prochain.

Motion

Enfin, face à cette situation de crise, le PDC thônésien a récemment déposé une motion demandant d'intensifier les patrouilles de police ainsi que la surveillance des frontières. Notamment face à la recrudescence de casses sur Thônex possèdant 5,7 kilomètres de frontière commune avec la Haute-Savoie et cinq postes de douane. Le PDC thônésien demande que l'Exécutif communal intervienne auprès du Conseil d'Etat. Il réclame également que les douanes puissent être surveillées par hélicoptère et que ces frontières dépourvues de douaniers soient dotées de vidéosurveillance.