Collège Rousseau: 50% d'échecs

ÉTUDES - Dans ce collège, la moitié des élèves risquent de doubler leur 3e année. Une statistique qui inquiète le député Jean Romain.

  • Le taux d'échec en 3e du Collège Rousseau est inquiétant.

    Le taux d'échec en 3e du Collège Rousseau est inquiétant.

Stupeur! Au Collège Rousseau, la moitié des élèves risquent de doubler leur 3e année, faute d'obtenir les moyennes suffisantes. C'est ce qui ressort des conseils de classe au terme du premier semestre. Sans un sérieux coup de collier d'ici fin juin, ces collégiens ne passeront donc pas en classe de maturité. Un constat qui inquiète le député PLR Jean Romain, enseignant dans cet établissement. «La 3e année est difficile, car le rythme est plus soutenu et les matières abondantes. Mais, jusqu'à présent, on n'avait jamais connu un tel taux d'échecs.»

Malaise sociétal

Pour ce maître, ces chiffres alarmants traduisent un véritable malaise sociétal, qui dépasse le simple cadre du Collège. «Dans notre société de plus en plus ludique, certains jeunes ne perçoivent plus l'obligation de s'astreindre à un travail régulier», regrette ce professeur de philosophie, qui ne se fait guère d'illusions sur le taux de réussite dans les autres collèges. D'ordinaire, en effet, les statistiques des uns et des autres sont à peu près les mêmes. A quelques unités près…

Motivation en berne

Selon Jean Romain, il y aurait ainsi un problème d'admission au collège, qu'il faudra gérer au plus vite. «Certains élèves ne sont pas assez armés pour se lancer dans ces études, vers lesquelles leurs parents ou les enseignants les aiguillent. Ils tentent le coup, sans réelle motivation.» Et sans motivation, pas de réussite. Au collège, 25% des élèves échoueraient ainsi dès la 1re année. «Je n'ai pas de potion magique à proposer», lâche, à regrets, Jean Romain. «Certains diront qu'il faut changer l'école. Pourquoi pas. Mais il ne faut pas croire que tout ira bien après. Car l'école n'est finalement que la caisse de résonance de notre société. Et cette dernière a profondément modifié, depuis deux décennies, son rapport au savoir… »