Criminalité: «Il ne faut surtout pas baisser la garde»

BILAN DE LA POLICE • Malgré une baisse marquée de la criminalité en 2013, la Ville de Genève pointe au troisième rang des villes les moins sûres du pays.

  • Monica Bonfanti, cheffe de la police, et Pierre Maudet, conseiller d’Etat en charge  du Département de la sécurité. DAVID ROSEMBAUM-KATZMAN

    Monica Bonfanti, cheffe de la police, et Pierre Maudet, conseiller d’Etat en charge du Département de la sécurité. DAVID ROSEMBAUM-KATZMAN

La police genevoise a tiré, lundi 24 mars, son bilan pour l’année 2013. Bonne nouvelle, la tendance à la baisse de la criminalité s’accentue de manière marquée dans le canton. «Les infractions au Code pénal suisse ont baissé de 11% en 2013», chiffre notamment Monica Bonfanti, cheffe de la police. «Il se commet 20 délits de moins en moyenne par jour par rapport à 2012 et 37 délits de moins par rapport à 2011», affine de son côté le conseiller d’Etat Pierre Maudet. En résumé, avec 59’170 infractions, Genève retrouve les niveaux de 2008, année où les méthodes de calcul ont été uniformisées au niveau national.

Triste palmarès

Parmi les statistiques qui marquent la nette amélioration cantonale, le patron de la sécurité pointe résolument la baisse de 29% de vols sans effraction et de 21% pour les vols avec effraction, ainsi que la diminution de 12% des infractions contre le patrimoine. Côté délits chez les mineurs, le recul est de 5%. «Je ne vais pas bouder mon plaisir, il y a eu un gros travail et une très forte mobilisation sur le terrain», analyse-t-il. Avant de poursuivre: «Ces bons résultats confirment une inversion de tendance. Nous avons mis un terme au sentiment d’impunité qui prévalait il y a à peine deux ans. Mais il ne faut surtout pas baisser la garde», prévient encore le magistrat. Malgré la baisse marquée de la criminalité, la Ville de Genève se classe en effet au troisième rang des villes les moins sûres du pays, avec 160 crimes et délits pour 1000 habitants. Berne (169) et Lausanne (209) complètent ce triste palmarès. D’autres chiffres ternissent les bons résultats. Ainsi, les infractions contre l’intégrité sexuelle (+14%) et les violences domestiques (+12%) marquent des hausses préoccupantes.

Aide aux victimes

Reste à améliorer le travail sur l’accompagnement des victimes. «On a effectivement peu de reflets sur leur perception de la criminalité», reconnaît le magistrat Pierre Maudet. «Finalement, ce sont elles les grandes absentes de nos statistiques», conclut-il, en promettant de corriger le tir.