Découverte du siècle à Saint-Antoine

ARCHÉOLOGIE • Les vestiges de l'Eglise Saint-Laurent dans son entier mis au jour en Vieille-Ville.

  • Les archéologues ne s'attendaient pas à une découverte de si grande importance.

    Les archéologues ne s'attendaient pas à une découverte de si grande importance.

«Nous n'imaginions pas autant de découvertes sous l'esplanade de Saint-Antoine. Nous sommes stupéfaits par une telle ampleur!», se réjouit Evelyne Broillet, archéologue. «Nous penchons sur la probabilité d'avoir mis au jour les vestiges de l'église de Saint-Laurent dans son entier, détaille-t-elle fièrement. Du moins, les fouilles dépassent nos espérances!» Face à cette importante découverte en Vieille-Ville, Jean Terrier, archéologue cantonal, a demandé fin août à la Ville une autorisation pour poursuivre les recherches pendant encore six mois.

Au printemps

Le printemps dernier, des fouilles avaient révélé des traces de fortification et d'une casemate (une sorte de sas, permettant à l'époque d'accéder aux fortifications), datant du 16e siècle. Elles avaient également permis de mettre au jour une quinzaine de tombes datant du Haut Moyen Age (6e-8e siècle après J.-C.) attestant de la présence de l'ancienne église de Saint-Laurent sur ce site. Un mur de cette église ainsi que des squelettes humains ont aussi été déterrés. Les scientifiques penchaient alors pour des sépultures de victimes de la peste.

Chantier

Rappelons que les découvertes archéologiques du printemps dernier ont été effectuées dans le cadre du chantier de réaménagement du bastion de Saint-Antoine dirigé par la Ville de Genève. Incluse dans ce bastion, l'esplanade Saint-Antoine, connue pour former le cœur d'un riche secteur archéologique conservant de nombreux vestiges de fortifications datant du 16e-17e siècle. Jusqu'ici, l'emplacement de l'Eglise Saint-Laurent, détruite en 1527, n'avait jamais pu être déterminé. «Or, nos fouilles nous prouveraient que le bâtiment religieux se trouvait bel et bien à cet endroit»! conclut Evelyne Broillet.