Pour Sabine*, l'incompréhension laisse la place à une grosse colère: «Ma fille, domiciliée aux Eaux-Vives, devrait rejoindre les rangs des Cycles d'orientation, soit de la Florence, soit de la Gradelle. Résultat: elle a été parachutée à la Seymaz.» Patrick*, lui se questionne: «Malgré une demande en bonne et due forme aux autorités compétentes, mon fils est envoyé à Sécheron, alors que nous habitons à deux pas du collège de Montbrillant. Là où j'hallucine, c'est que les copains de mon fils habitant notre immeuble sont tous scolarisésà Montbrillant. Sauf lui. Quelles sont les critères d'affectation? Et comment sont-ils appliqués?»
Vingt collèges à équilibrer
Eric Tamone, à la tête de la scolarité à la Direction générale du CO tient avant tout à temporiser. Il évoque, sans détour, des problèmes organisationnels: «Il nous faut optimiser le remplissage de chaque collège, explique-t-il. En fonction des sections existantes, et déterminées pour chaque volée rentrante, nous devons considérer s'il y a équilibre, ou déséquilibre, de chaque établissement.» Le canton de Genève compte 20 Cycles d'orientation pour 13'000 élèves. «Grosso modo, chaque collège devrait avoir environ 650 adolescents. Mais la réalité est toute autre: entre les bâtiments qui ont une capacité assez faible, comme à Sécheron, ou d'autres qui accueillent davantage d''élèves, comme les Voirets au Grand-Lancy ou le Vuillonnex à Confignon; les regroupements de section, ainsi que des règlements de conditions d'enseignements (voir la Loi sur l'instruction publique, C1 10), difficile d'entrer en matière pour toutes les demandes de dérogation.» Et elles sont nombreuses: «Environ 500 chaque année, ajoute Eric Tamone. Pour cette rentrée, il y en a eu 470, dont 65% ont été acceptées.»
Critères
Il rappelle brièvement les critères d'affectation: «Les demandes prioritaires sont les fratries scolarisées et non séparées, un déménagement ou des problèmes de santé, comme un élève en chaise roulante dans un collège non adapté.» Il aime à conclure: «C'est le domicile qui prime, mais quelquefois, il n'y a pas d'autres solutions que les déplacements. Nous en sommes conscients et nous le regrettons.»
* noms connus de la rédaction