Le soir du 1er août vers 21h30, avant que les feux d'artifices et autres pétards illuminent le ciel, une ambulance des pompiers tous feux allumés, stationnée sur le haut du pont Sous-Terre, annonce un mauvais présage. Des pompiers scrutent l'eau et les environs. Des jeunes en maillots de bain se groupent autour d'eux. Dix minutes plus tard, un hélicoptère de la Rega fait d'incessants va-et-vient au-dessus du Rhône. Il tourne durant plus d'une heure de la Jonction jusqu'à Loëx sur la commune de Bernex. Que s'est-il passé ce soir de la Fête nationale?
Nageurs en difficulté
«Deux jeunes ont sauté par-dessus le pont et avaient de la peine à revenir à la surface», raconte un témoin. «Nous avons effectivement été alertés par un riverain. Selon lui, deux nageurs étaient en difficulté dans le Rhône», confirme le capitaine Nicolas Schumacher du Service d'incendie et de secours. Mais plus de peur que de mal, après une heure et demie de recherches par la police de la navigation et les pompiers, les sauveteurs apprennent que les deux jeunes ont réussi à regagner la rive. Sains et saufs. Et Jean-Philippe Brandt du service de presse de la police d'affiner: «On nous a fait savoir qu'ils ont été secourus par d'autres jeunes.»
Sauts et plongeons interdits
Reste que les sauveteurs ne savent toujours pas qui étaient ces jeunes annoncés en perdition. Rappelons que la baignade est autorisée sur le Rhône uniquement en aval du pont Sous-Terre. Les sauts et plongeons depuis le pont sont strictement interdits. Au Département de l'intérieur qui gère le nouvel aménagement pour les baigneurs du Rhône, on rappelle que «les activités en rivières ne sont pas surveillées et se font aux risques et périls des usagers.»
Hauteurs vertigineuses
Malgré tout, le pont Sous-Terre est très prisé par des jeunes qui n'hésitent pas à braver l'interdit. «C'est un plongeoir génial, mieux que dans les piscines!» affirme un ado d'une quinzaine d'années. L'ouvrage offre plusieurs hauteurs. Deux à trois mètres dans sa partie basse, côté Jonction; plus du double en remontant vers Saint-Jean. L'interdiction? Les nageurs s'en fichent pas mal. Les ados préfèrent des montées d'adrénaline, sauter des deux côtés du pont en traversant la route, en courant pieds nus, au milieu de la circulation très dense…