Du quinoa genevois

Deux exploitants locaux sont devenus les pionniers suisses de la culture bio de cette pseudo-céréale en vogue. Ils ont fait des émules.

  • La «graine d’or» a le vent en poupe. DR

    La «graine d’or» a le vent en poupe. DR

Du quinoa bio 100% genevois. C’était le pari de Martial et son frère Thomas. Les deux frères ont repris l’exploitation céréalière familiale du Domaine de l’Abbaye de Presinge et sont devenus des pionniers suisses de la culture de plante. Il faut dire que la demande est croissante à Genève pour cette pseudo-céréale très à la mode. Riche en acides aminés, le quinoa jouit également d’une plus haute teneur en fibres et en protéines par rapport au blé ou au riz par exemple. De plus, il ne contient pas de gluten, ce qui ravit donc les adeptes du régime gluten free (très à la mode lui aussi). Bref, la «graine d’or» a de quoi séduire.

Plante traditionnelle d’Amérique latine

Selon l’ONU, cette plante herbacée cultivée depuis plus de cinq mille ans sur les hauts plateaux d’Amérique du Sud représente un atout pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le monde dans un contexte de changement climatique et de raréfaction des ressources en eau. Mais, le quinoa américain qui est vendu chez nous a un bilan écologique très négatif. D’où l’idée de le développer sur nos terres. Les premières années ont été particulièrement difficiles pour les deux frères avec des pertes totales de la récolte. Mais, à force de persévérance et d’innovations, ils sont arrivés à commercialiser un quinoa bio local qui ravit les clients de leur boutique à la ferme. D’ailleurs, de nombreux autres agriculteurs de la région se mettent aussi à tenter l’aventure de la pseudo-céréale, histoire de s’aligner intelligemment avec la forte demande sur ce marché.

Du local dans le bocal

Dans notre système économique mondialisé à outrance et engendrant beaucoup de pollution, acheter local est devenu très tendance. On appelle locavores les personnes qui ont pour motivation première de consommer plus intelligemment en favorisant l’achat de produits locaux à des producteurs situés à 250 km maximum de leur lieu de domicile. Certains d’entre eux se limitent à 150 km maximum. Cette tendance de consommation, qui a vu le jour en 2006 à San Francisco, aux Etats-Unis, entend agir contre la production agroalimentaire déraisonnable engendrée par la mondialisation telle que la production de fruits et légumes en dehors de leur saison normale ou l’utilisation excessive de pesticides, d’engrais ou d’OGM.

Le mouvement locavore entend aussi court-circuiter les grands réseaux de distribution alimentaire. Ils choisissent de consommer localement pour éliminer le plus possible les coûts de transport des produits alimentaires. Transports qui ont d’une part pour conséquence d’augmenter les émissions de CO2 et de polluer, et, d’autre part, qui contribuent à élever les prix des produits puisqu’au final c’est bien au consommateur que l’on fait payer ces coûts.

Durant l’été, huit idées durables et genevoises tirées de l’émission «Aujourd’hui», diffusée sur RTS Un le samedi à 13h20, sont détaillées dans GHI par l’animateur TV Jonas Schneiter.