Elève handicapé privé de rampes d'accès

COMPESIÈRES • L'école avait installé des commodités pour un enfant handicapé dans la nouvelle annexe. Mais la direction place l'élève 10 mètres plus loin, dans l'ancien bâtiment dépourvu de rampes pour les chaises roulantes…

  • Aurélien a été installé dans l'ancien bâtiment, dépourvu de commodités.

    Aurélien a été installé dans l'ancien bâtiment, dépourvu de commodités.

  • L'ancienne école à gauche et la nouvelle annexe à droite. C'est dans la nouvelle annexe que se trouvent les commodités pour les handicapés.

    L'ancienne école à gauche et la nouvelle annexe à droite. C'est dans la nouvelle annexe que se trouvent les commodités pour les handicapés.

  • Elève handicapé privé de rampes d'accès

    Elève handicapé privé de rampes d'accès

L'affaire du petit Aurélien avait défrayé la chronique début 2011. Et pour cause. Les parents de cet enfant de 6 ans souffrant de neurofibromatose ñ une maladie engendrant une mobilité réduite ñ avaient dû se battre durant plus de six mois pour que le Département de l'instruction publique installe des rampes permettant à cet élève d'accéder aux diverses infrastructures de l'école avec sa chaise roulante.L'école de Compesières sur la commune de Bardonnex avait finalement fléchi face à la pression médiatique et politique. A l'époque Renaud Gauthier, alors président du Grand Conseil, soutenait cette famille dans ses démarches.
Du mauvais côté
Mais qu'avait fait l'école pour se mettre aux normes de la mobilité réduite? «Nous avons installé plusieurs rampes d'accès, que ce soit pour accéder aux classes ou pour aller au parascolaire», relève le directeur Cédric Sénebier. En réalité, ces infrastructures ont été installées dans la nouvelle annexe de l'école toute neuve: «Il n'était pas possible de le faire dans l'ancien bâtiment classé», rappelle encore le directeur.Petit hic cependant, si toutes les infrastructures nécessaires ont été installées à coups de milliers de francs ñ près de 12'000 francs ñ, il s'avère qu'à la rentrée scolaire, Aurélien a été placé dans une classe de… l'ancien bâtiment! Donc précisément du côté de l'école totalement dépourvue de systèmes lui facilitant l'accès aux classes ou aux WC! «C'est incroyable, il s'agit d'une décision du directeur», s'exclame Claude Crottaz, secrétaire adjoint à la mairie de Bardonnex. «J'ai été surpris d'apprendre que le seul enfant handicapé de l'école doit aller dans une classe où il n'y a pas de commodités!»
Petits à gauche, grands à droite
Mais pour le directeur, la situation n'est pas aussi simple que cela: «L'état d'Aurélien s'était amélioré au cours de l'année dernière, relate le directeur. Nous ne savions d'ailleurs pas qu'il reviendrait dans notre école. Par ailleurs, lorsqu'on a appris, seulement à la mi-août qu'il poursuivrait sa scolarité à Compesières et qu'il était à nouveau en chaise roulante, la distribution des classes était déjà faite: les petites classes dans l'ancienne école, et les plus grands dans la nouvelle annexe. Or, Aurélien a 7 ans et fait partie des classes de l'ancienne école.»A la question de savoir pourquoi il n'aurait pas été plus judicieux de déplacer une classe, le directeur rappelle que de toute façon Aurélien a besoin d'une assistance quel que soit le lieu où il se trouve: «Il doit être aidé le matin, le midi et le soir», poursuit Cédric Sénebier. Pour pallier au manque d'installations pour les chaises roulantes, le directeur utilise en effet le dispositif mis sur pied l'an dernier. Il se compose de l'engagement d'un assistant en intégration scolaire, de la mise à disposition d'un transport entre la maison et l'école, ainsi que d'une chenillette destinée à faciliter l'accès au bâtiment.Pendant ce temps, à moins de 10 mètres toutes les infrastructures destinées aux handicapés ne servent à rien.