Elle offre un toit aux martinets noirs

Pour permettre à l’oiseau migrateur de se reproduire, la députée PDC Christina Meissner a équipé sa propre maison de 20 nichoirs. Elle milite pour que ces installations se généralisent. Explications.

  • Un martinet noir. 123RF

  • Des nichoirs pour martinets installés sous les avant-toits d’une maison.

    Des nichoirs pour martinets installés sous les avant-toits d’une maison. CHRISTIAN FOSSERAT

  • Christina Meissner. DR

On les confond souvent avec les hirondelles. Comme elles, les martinets noirs débarquent dans nos contrées au printemps. Ce petit oiseau migrateur au plumage sombre installe volontiers son nid dans des cavités sous les toitures. Mais, avec les démolitions et rénovations, les possibilités se raréfient. Pour y remédier, Christina Meissner, députée PDC amoureuse de la nature propose une solution. Interview.

Qu’avez-vous fait récemment pour les martinets?
Christina Meissner:
Je leur ai offert un toit. Chez moi, à Vernier, j’ai fait poser 20 nichoirs sous les avant-toits de la maison. Le Centre ornithologique de réadaptation (COR) est venu vérifier que le site était adéquat puis Christian Fosserat, qui est charpentier et photographe, les a fabriqués et installés. Avant, cette propriété appartenait à mon voisin. Je voyais les martinets revenir chaque année pour tenter d’y nicher. Désormais, ce sera possible!

– Comment se porte le martinet noir?
– Pas très bien. Il s’agit d’une espèce «potentiellement» menacée dans la liste rouge suisse. Le nombre de martinets diminue. C’est un oiseau extraordinaire mais qui a besoin de conditions de nidification très particulières. Lorsqu’il perd son site par exemple à l’occasion de la rénovation ou de la démolition d’un bâtiment, il met parfois des années à adopter un nouvel endroit.

– Que faire?
– A Genève, une prescription de l’Office cantonal de l’agriculture et de la nature (OCAN) prévoit qu’en cas de rénovation d’un bâtiment, il faut remplacer les nichoirs.

– C’est déjà pas mal?
– Oui, mais ce n’est pas suffisant. En 2014, j’ai déposé une motion au Grand Conseil pour aller plus loin. Adoptée, elle encourage l’aménagement de sites de nidification dans tous les projets de rénovation mais aussi de nouvelles constructions de bâtiments hauts de 10 mètres ou plus qui s’y prêtent. Le COR est quant à lui chargé d’étudier la faisabilité et l’intérêt du lieu. Une partie de la somme est prise en charge. Le but: multiplier les chances que les martinets trouvent leur bonheur!