En 2018, l’Organe de médiation de la police n’a pas chômé

DOLéANCES • Soixante-deux dossiers ont été traités l’an dernier, en légère hausse par rapport à 2017. Brouilles et litiges sont majoritairement liés à des comportements ressentis comme autoritaires. Explications.

  • Fabienne Bugnon, médiatrice principale de l’OMP. DR

    Fabienne Bugnon, médiatrice principale de l’OMP. DR

L’Organe de médiation de la police genevoise (OMP) n’a pas chômé en 2018. «Nous avons traité 62 dossiers l’an dernier soit une légère hausse par rapport à 2017 avec 58 dossiers ouverts», chiffre avec précision Fabienne Bugnon, médiatrice principale de l’OMP. Avant de préciser: «La progression est particulièrement marquée pendant les Fêtes et les périodes de vacances, au moment où les gens se sentent davantage isolés.»

Aspects relationnels

Dans le détail, brouilles et litiges sont majoritairement liés à des comportements ressentis comme autoritaires, arrogants ou excessifs. Autrement dit, ce ne sont pas les sanctions infligées par les pandores qui sont pointées du doigt mais plutôt les aspects relationnels. «Ce qui est nouveau, c’est que les policiers viennent plus volontiers, ils semblent apprécier le fait de pouvoir expliquer leur travail», pointe Fabienne Bugnon.

Confidentialité garantie

Pour mémoire, l’OMP est un organe neutre et indépendant rattaché au Département de la sécurité. Depuis 2016, il favorise l’écoute, le dialogue et garantit la confidentialité des entretiens dans le but d’apaiser les tensions et régler les problèmes à l’amiable entre forces de l’ordre et administrés. Depuis juillet 2017, les agents de la police municipale ont également été intégrés au dispositif.

Désengorger les tribunaux

«L’OMP donne aussi aux citoyens des explications sur des procédures mal connues ou parfois mal utilisées et offre une réponse alternative à la justice, désengorgeant ainsi des tribunaux bien chargés», explique Fabienne Bugnon. Une démarche bien perçue puisque l’indice de satisfaction est plutôt encourageant. «Oui, cette année nous avons procédé à une analyse plus fine qui nous permet de dire que les personnes qui ont participé au processus de médiation ont le sentiment d’avoir été comprises et aidées. D’une manière générale, elles sont satisfaites et ne reviennent pas.»

Se faire connaître

Reste à faire mieux connaître le travail de l’OMP auprès du public et des fonctionnaires. «Oui. Un grand nombre de personnes qui viennent disent qu’elles ne connaissaient pas l’existence de ce service. Notre ambition pour 2019 sera donc que chaque personne et policier sache que cette opportunité existe», explique Fabienne Bugnon. Avant de conclure: «En sus, une quarantaine de personnes ont sollicité l’OMP pour des conflits sans lien avec la police montrant ainsi l’importance de créer des lieux de médiation partout où cela est possible».

L’OMP reçoit sur rendez-vous. Renseignements: tél. 022 327 92 80 ou mediation.police@etat.ge.ch

Une permanence sans rdv se tient tous les jeudis de 12h à 14h, rue Henri-Fazy 2, 4e étage.